Comptabilité en micro entreprise : 10 choses à savoir

1. Le régime micro-fiscal simplifié

Le statut de micro-entreprise (anciennement auto-entrepreneur) est régi par un système fiscal simplifié :

Le chiffre d'affaires est soumis à un taux forfaitaire d'imposition, qui dépend de l'activité ;
Les charges ne sont pas déduites, ce qui simplifie grandement la gestion comptable.

Le régime micro-fiscal est une aubaine pour les entrepreneurs qui recherchent une méthode épurée et efficace. Les obligations comptables sont ainsi plus simples.

2. Micro-entreprise : limites du chiffre d’affaires pour 2023-2025

Voici tout ce que vous devez savoir à ce propos.

Quel plafond ne doit pas dépasser un micro-entrepreneur ?

Pour les années 2023 à 2025, un dirigeant individuel ne doit pas excéder un chiffre d’affaires annuel hors taxes (CAHT) de :

188 700 € pour les activités comme la vente de marchandises (comptabilité commerciale) ou la fourniture de logement ;
77 700 € pour les prestations de services. Pour des activités mixtes, le total ne doit pas dépasser 188 700 €, dont un maximum de 77 700 € pour les services.

Bon à savoir : Comptabilité btp : comment la gérer ?

Quelles sont les règles en cas de dépassement des seuils ?

Si les seuils sont dépassés une année, le statut reste applicable l'année suivante. Puis :

Si dépassés deux années consécutives, le régime fiscal de micro-entreprise est perdu l'année d'après ;

Pour une activité débutant en cours d’année, les seuils sont ajustés proportionnellement.

Quelles sont les conséquences de la sortie du régime ?

En dépassant les limites pendant deux années consécutives, à compter du 1er janvier de l’année suivante, l’entreprise :

Est soumise au régime fiscal de l’entreprise individuelle ;
Peut opter pour le régime réel simplifié ou normal pour l'impôt ;
Passe au régime social des travailleurs indépendants ;
Garde le statut d’entrepreneur individuel, mais peut envisager d’autres formes juridiques.

3. Tenue obligatoire d'un livre de recettes

Même si la comptabilité est simplifiée, le micro-entrepreneur doit tenir à jour un livre chronologique des recettes avec mention des montants et des sources.

Modèle de livre de recettes micro entreprise

Un modèle simplifié de ce livre peut suffire, mais sa régularité est indispensable. Voici un tableau de six colonnes qui couvre les champs suivants :

Date d'encaissement ;
Référence de la facture/devis ;
Nom du client ;
Nature de la prestation ;
Montant de la recette ;
Mode de règlement.

Pour tenir ce livre de recettes, vous pouvez utiliser :

Un registre papier commercial ;
Un modèle officiel en ligne ;
Ou un logiciel comptable.

Le choix entre format numérique et papier est libre, mais toutes les entrées doivent être en ordre chronologique et immuable.

4. La non-déductibilité des charges

L'un des avantages, mais aussi des pièges, du régime de la micro-entreprise est la non-déductibilité des charges. Cela signifie que les frais professionnels (achat de matériel, loyers, etc.) ne sont pas déduits du chiffre d'affaires pour le calcul de l'impôt.

Bon à savoir

Gérez bien vos coûts pour ne pas être surpris au moment de la déclaration. Pour ce faire, il convient de surveiller et contrôler attentivement ses dépenses professionnelles, car elles ne seront pas déductibles du chiffre d'affaires lors du calcul de l'impôt. Une mauvaise gestion pourrait entraîner une charge fiscale inattendue au moment de la déclaration.

5. L’obligation de facturation

Les auto-entrepreneurs doivent fournir des factures à leurs clients pour chaque transaction, comme stipulé par l'article L441-3 du Code de Commerce. Chaque facture doit inclure les champs suivants :

Date d'émission ;
Numéro en ordre chronologique ;
Date de livraison ou d’exécution ;
Coordonnées du client et de l'entrepreneur ;
Mention « EI » ou « Entrepreneur Individuel » ;
Numéro SIREN ;
Description des prestations avec quantité et prix unitaire ;
Montant total ;
Si exempté de TVA, indiquer : "TVA non applicable, article 293 B du Code Général des Impôts".

La rigueur est indispensable lors de la rédaction des factures en auto-entreprise, car chaque détail compte pour assurer leur conformité aux exigences légales.

Comment cela se passe-t-il pour un artisan ? Comptabilité artisan : tout savoir sur les obligations comptables

6. Le versement libératoire de l'impôt

Le micro-entrepreneur peut opter pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu. Cela signifie que l'impôt est payé :

Mensuellement ;
Ou trimestriellement en fonction du chiffre d'affaires réalisé.

C'est un moyen d'éviter de grosses surprises fiscales en fin d'année.

7. Les cotisations sociales

Les chefs d’auto entreprise paient des cotisations sociales proportionnelles à leur chiffre d'affaires :

Plutôt que de payer des cotisations fixes, ils paient un pourcentage de leur chiffre d'affaires (CA), ce qui signifie que si un micro-entrepreneur ne génère aucun revenu pendant une période donnée, il n'aura pas de cotisations sociales à payer pour cette période ;

Le taux de ces cotisations varie en fonction du type d'activité de l’indépendant ;

Toutefois, ce système peut poser des difficultés si le dirigeant ne planifie pas correctement. Par exemple, si les revenus d'une entreprise augmentent soudainement, les cotisations sociales également.

Il convient de mettre de côté une partie de ses revenus pour couvrir ces frais. Ainsi, les dirigeants évitent des complications financières et s'assurent qu'ils sont en conformité avec leurs obligations sociales.

8. L'absence d'obligation de bilan annuel

Contrairement à d'autres structures juridiques, la micro-entreprise n'est pas tenue de réaliser un bilan comptable annuel. Cette particularité réduit considérablement la charge administrative et les coûts liés à la comptabilité.

9. La possibilité d'avoir un compte bancaire dédié

Même si la loi n'oblige plus les micro-entrepreneurs à avoir un compte bancaire dédié à leur activité, il est vivement recommandé d'en ouvrir un. Cela facilite la gestion et offre une meilleure visibilité sur les flux financiers.

10. Comment bien tenir une comptabilité en micro entreprise ?

Même si la comptabilité de la micro-entreprise est simplifiée, selon la complexité de l'activité, consulter un expert-comptable peut être intéressant, car il fournit des conseils pratiques et aide à optimiser la gestion financière de l’entreprise. Avoir une comptabilité rigoureuse permet de connaître le chiffre d'affaires, de fournir des documents lors des contrôles fiscaux et d'assurer la rentabilité.

Pour ce faire :

Conserver les justificatifs, surtout avec la dématérialisation des factures à venir ;
Sécuriser les documents ;
Avoir un fonds de trésorerie adéquat ;
Et suivre régulièrement votre comptabilité pour éviter les erreurs.

Pour faciliter cette gestion, envisagez d'utiliser un outil innovant qui vous permet de centraliser et simplifier vos dépenses professionnelles, offrant ainsi une solution efficace pour optimiser la tenue de votre comptabilité.

La comptabilité de la micro-entreprise est pensée pour être accessible à tous, mais cela ne signifie pas qu'elle doit être prise à la légère. Une bonne gestion et une connaissance des particularités de ce régime sont la clé du succès pour votre activité.

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