Comptabilité

Quelles conditions pour ouvrir un cabinet d'expertise comptable ?

Yannick Agbohoun

Yannick Agbohoun

Responsable Comptable

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Dans un marché compétitif avec 2,5 millions d'entreprises et 22 000 associations en France en 2017, générant un chiffre d'affaires de 11,5 milliards d'euros, de nombreux professionnels du département Finance et Comptabilité des PME et ETI choisissent de créer leur cabinet d'expertise-comptable. Devenu un véritable partenaire commercial du dirigeant, ce professionnel doit respecter une réglementation stricte. Le Conseil supérieur de l'Ordre des experts-comptables (CSOC) régule ce secteur et incite les diplômés exerçant en entreprise à adhérer à l'Ordre, conformément à la loi Pacte de mai 2019. Cette évolution réglementaire accompagne les transformations de la profession comptable.

Sommaire

Création d’un cabinet d’expertise-comptable

 

 

Porter le titre d’expert-comptable n’est pas anodin. L’ordonnance du 19 septembre 1945 crée l’institution de l’ordre des experts-comptables et réglemente le titre ainsi que la profession d’expert-comptable. Ouvrir un cabinet d’expertise comptable c’est exercer une profession libérale ; vous aurez le statut de travailleur indépendant. Les clients qui viennent vous voir recherchent une expertise. Figurer dans le Tableau de l’OEC est un gage de qualité et de qualification, tout comme votre diplôme a pour fonction de rassurer vos clients sur votre expertise. Le diplôme d’expert-comptable est le plus haut qui puisse être obtenu après 8 ans d’études.

 

Plusieurs choix s’offrent à celui ou celle qui souhaitent ouvrir un cabinet d’expertise-comptable :

  • La création ex-nihilo : partir de rien, se trouver un local adapté à vos besoins, démarcher une clientèle, la fidéliser, … Vous pouvez commencer par proposer un travail de sous-traitance aux gros cabinets ou encore utiliser des plateformes de mise en relation des experts et des entreprises.
  • La reprise d’une clientèle associée à un cabinet : cette option est très intéressante si vous avez des fonds, cela permet de démarrer en trombe votre affaire avec une base de clients déjà affiliées et fidèles au cabinet

 

Un nouveau statut, hybride, entre le salarié et l’indépendant, a vu jour depuis quelques années : le portage salarial. En quoi ça consiste ? Le portage salarial repose sur le principe de mise en relation : la société de portage va mettre en relation le consultant « porté » - i.e. vous, si vous choisissez ce mode d’entrée - et les clients professionnels présents sur son réseau.

 

Ce qui change c’est que c’est cette même société de portage qui s’occupe intégralement de votre comptabilité et de vos démarches administratives ; le service est payant. En tant que consultant « porté » vous avez le statut de salarié. Vous percevrez ainsi une rémunération équivalente au chiffre d’affaires que vous avez fait auprès des différentes sociétés clientes auquel vous soustrairez bien sûr les cotisations sociales et les frais de gestion de la société de portage.

 

Le portage salarial est souvent utilisé par les consultants en devenir comme une première étape de validation de leur activité avant d’immatriculer leur propre entreprise de conseils.

 

 

Le statut de votre cabinet : généraliste ou spécialisé ?

 

 

Le choix peut se faire en fonction de votre géo-localisation : dans le cas où vous êtes dans une ville à faible affluence, il est préférable d’être un cabinet d’expertise comptable généraliste pour diversifier les portefeuilles de clients. A l’inverse, si vous êtes dans une grande ville, la spécialisation dans un domaine d’expertise peut être une bonne option pour gagner rapidement une clientèle et passer outre les filets de la concurrence sur le marché.

 

De toutes manières, une étude de marché préalable doit être menée afin d’avoir un regard 360° sur l’environnement dans lequel votre cabinet va s’implanter :

  • Existe-t-il une demande dans votre domaine de compétence ?
  • Si oui, quel est le profil de vos clients et de vos concurrents afin de proposer une offre de service en adéquation avec les attentes de vos clients et votre positionnement concurrentiel ? 

 

Puis réaliser le business plan et un plan financier.

 

 

Quel budget prévoir pour ouvrir un cabinet d’expertise-comptable ?

 

 

Les coûts varient en fonction du modèle économique que vous aurez choisi pour votre cabinet, mais généralement, ils sont identifiés comme suit :

  • Les frais d’hébergement liés à la location de bureaux
  • Les frais liés aux achats de fournitures informatiques : abonnement, logiciels, matériels informatiques, …
  • Les frais liés au lancement de votre cabinet : campagnes de communication et marketing, création d’un site, mise en place d’une identité visuelle
  • Les frais liés d’immatriculation de votre entreprise
  • Prévoir de la trésorerie afin de couvrir les premières dépenses liées à votre activité, tant que cette dernière ne parvient pas à suffire d’elle-même pour couvrir le cycle d’exploitation

 

 

Cabinet d’expertise-comptable : quelles sont les démarches administratives et juridiques ?

 

 

Les formalités administratives varient en fonction du choix du statut juridique. Dans la mesure où la création d'un cabinet comptable revêt le statut identique à une création de société classique, cette dernière est donc régie par les mêmes modalités qu’une entreprise classique.

 

 

Quel statut juridique ?

 

 

Le choix de la forme juridique dépend principalement du nombre de vos associés. Pour vos débuts, les formes juridiques de société les plus adaptées à votre activité sont la société à responsabilité limitée (SARL), la société par actions simplifiées (SAS) ou l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) parmi tous les autres statuts juridiques possibles pour des raisons fiscales dans la mesure où les coûts liés à l’exercice de votre activité est assez élevé (logiciel de comptabilité, de paie, loyer, cotisations sociales, …). 

 

Pour en savoir plus sur les statuts juridiques, on vous renvoie au site officiel de l'administration française.

 

 

Quel régime fiscal ?

 

 

En fonction du statut juridique choisi, votre entreprise relèvera d’un des deux régimes suivants :

  • L’impôt sur le revenu, directement au nom de l’entrepreneur individuel ou des associés. C’est le cas pour les entreprises individuelles, les EIRL, EURL avec un associé - personne physique - unique, les sociétés civiles et les sociétés en nom collectif (SNC)
  • L’impôt sur les sociétés : il y a ici dissociation entre l’entreprise et le fondateur de l’entreprise. L’entreprise est imposée sur les bénéfices perçues par l’entreprise, directement en son nom tandis que les dirigeants et/ou associés se voient imposés individuellement que sur la base de leurs rémunérations et dividendes perçus. Ce régime concerne : les EURL avec un associé - personne morale - unique, les SARL, les SAS, les SASU, les SA et SCA.

 

Quel régime social ?

 

 

Pour le dirigeant du cabinet, le régime social auquel il est affilié varie en fonction du statut juridique choisi pour l’entreprise - et inversement, le choix du régime social peut conduite au choix du statut juridique du cabinet. En France, il existe deux régimes assurant la sécurité sociale des chefs d'entreprise : 

  • L’affiliation au régime social des indépendants (SSI depuis 2018, ex-RSI (Régime social des Indépendants)), si votre entreprise prend la forme d’une entreprise individuelle (auto-entrepreneur, entrepreneur individuel), d’une EIRL, d’une EURL ou d’une SARL
  • L’affiliation au régime général de la sécurité sociale si votre entreprise prend la forme d’un SAS, d’une SARL, d’une SASU. 

 

Le choix doit être fait en considérant l’impact du régime social choisi sur les cotisations sociales. Par exemple, pour un même revenu net, les cotisations sociales sur le salaire d’un dirigeant qui serait affilié au régime général de la sécurité sociale sont 2 fois plus importantes que s’il avait été affilié au régime des travailleurs indépendants. Cet écart de coûts doit être relativisé dans la mesure où il est très probable qu’en choisissant le régime d’affiliation au régime général de la sécurité sociale vous souscriviez à des contrats d’assurance complémentaires afin de bonifier votre protection sociale - ce que vous n’auriez pas fait si vous aviez choisi l’affiliation au régime des travailleurs indépendants.

 

 

Quelle est la différence réelle entre les deux régimes sociaux ?

 

 

Une idée reçue persiste dans l'univers professionnel : le régime social des indépendants serait moins coûteux que le régime général de la sécurité sociale pour les dirigeants ayant le statut d'assimilés-salariés et offrirait donc une protection de plus faible qualité. Aujourd'hui, les différences en termes de protection sont quasi nulles, mais les prix continuent de refléter une nette division. Attention, il faut préciser que la protection sociale offerte par une affiliation au régime général de la Sécurité sociale reste dans les faits légèrement supérieure puisqu'elle couvre les risques d'accidents du travail et d'invalidité, de maladies professionnelles avec une assurance chômage. 

 

 

L’immatriculation du cabinet

 

 

Afin de concrétiser la création de votre cabinet d’un point de vue juridique, il vous faudra l’immatriculer auprès de votre CFE (Centre de formalité des entreprises). Le CFE auquel vous devez vous rendre dépend du secteur d’activité de votre entreprise, peu importe le statut juridique de cette dernière. Cependant, pour le cas qui nous intéresse, dans la mesure où ouvrir un cabinet d’expertise-comptable équivaut à exercer une profession libérale - tout comme les sociétés civiles, les agents commerciaux et groupements d’intérêt économique -, vous êtes directement rattaché(e) à l'URSSAF. 

 

Un tableau récapitulatif des CFE en fonction du secteur d’activité :

 

Critère de comparaison Comptabilité générale Comptabilité analytique
Statut légal Obligatoire pour la majorité des entreprises Facultative
Champs d'atudes Global Détaillé et spécifique (produit, service, projet...)
Classification des charges comptables Par nature Par destination
Règlementation Méthodologie stricte définie dans le plan comptable général Souple et adaptable aux spécificités de l’entreprise
Temporalité Dernier excercice comptable
Décrit un état passé
Variable
Peut-être prospective

 

Pour plus d’informations, on vous renvoie directement sur la page de l’Urssaf qui répertorie tous les CFE en fonction de toutes les activités.

 

 

L’innovation et la transformation numérique au coeur des mutations du métier d’expert-comptable

 

 

Il est important d’équiper le cabinet avec les bons outils que ce soit pour l’image, la notoriété ou la productivité du cabinet. A l’ère du numérique, nous attendons des experts-comptables qu’ils deviennent de véritables business partners et cet enjeu, Mooncard l’a bien compris ; c’est pourquoi nous nous sommes alliés avec le ComptaLab afin de vous proposer, experts-comptables, un kit de solutions innovantes et complémentaires pour accompagner votre cabinet dans la transformation numérique.


Les notes de frais sont des tâches administratives peu productives et pourtant chaque salarié passe au moins 30 minutes pour les compléter : remplissage et attache du justificatif papier. Ce qui revient en moyenne à 2-3 jours sur le mois, soit 24 - 36 jours sur l’année. Mooncard s’occupe de cette corvée grâce à sa carte de paiement professionnelle couplée à un logiciel SaaS qui permet d’automatiser tout le traitement des notes de frais, depuis la dépense jusqu’aux écritures comptables associées. Les notes de frais ne méritent pas que vos collaborateurs passent plus de temps dessus. Les notes de frais ne méritent pas que vous passiez du temps à relancer constamment les justificatifs manquants. Mooncard s’occupe de tout.

 

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Yannick Agbohoun

Yannick Agbohoun

Actuellement Responsable Comptable chez Mooncard, Yannick Agbohoun a été l’un des premiers employés de cette entreprise. Il possède une grande expertise dans la gestion de défis complexes en matière de comptabilité et de finance.