Comptabilité

Autofinancement : définition, avantages et inconvénients

Yannick Agbohoun

Yannick Agbohoun

Responsable Comptable

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La gestion d’une entreprise nécessite parfois de financer un investissement pour développer son activité. L’entreprise peut le faire en sollicitant des ressources extérieures (crédit bancaire, levée de fonds, etc.). Elle peut aussi utiliser ses propres fonds : c’est l’autofinancement. Dans ce cas, le calcul de la capacité d’autofinancement est nécessaire. Cependant, il n’est pas toujours judicieux de puiser dans sa trésorerie.

Sommaire

En quoi consiste l’autofinancement d’une entreprise ?

 

 

Les entreprises qui souhaitent investir peuvent parfois le faire avec leurs propres capitaux. C’est le principe de l’autofinancement. La définition de l’autofinancement n’est pas inscrite dans la loi. Les entreprises ont décidé de financer leurs investissements par différentes ressources internes. C’est ce qui a entraîné le développement de cette pratique.

 

 

Définition de l’autofinancement d’une entreprise 

 

 

L’autofinancement est la capacité d’une entreprise à financer seule un investissement. Lorsqu’une entreprise s’autofinance, cela signifie qu’elle finance ses investissements grâce à son « free cash-flow ». Elle utilise ses profits. Cela veut dire encore que le résultat de l’entreprise dégage des bénéfices. Cela implique également que les dividendes ne sont pas distribués (au moins en totalité) aux associés et aux actionnaires.

 

L’entreprise n’est pas tenue de faire appel à un financement extérieur (un crédit bancaire, le leasing, une levée de fonds, etc.) pour se développer. 

 

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Bon à savoir

Cette notion est apparue dans les années 80. En effet, dans la période d’après-guerre et jusque dans les années 80, les entreprises avaient recours au crédit bancaire et finançaient ainsi leurs investissements. La récession a changé les modes de financement et les entreprises ont commencé à se servir de leurs propres ressources.

 

 

Quelles ressources l’entreprise peut-elle utiliser pour son autofinancement ?

 

 

L’entreprise peut recourir à plusieurs ressources propres :

 

  • Les amortissements comptables : le coût d’un investissement est étalé pendant toute la durée d’utilisation.
  • Les capitaux propres : ce sont les fonds apportés par les actionnaires ou l’entreprise elle-même grâce aux réserves et au résultat non distribué.
  • L’épargne : c’est le résultat de l’exercice mis en réserve et qui n’a pas été utilisé.
  • Les plus-values : c’est la différence entre la valeur des biens des produits, les salaires, les investissements et les coûts de production. Dans ce cas, le résultat est forcément positif.

L'autofinancement dans le contexte économique actuel

 

Face à une forte volatilité des marchés, à une concurrence mondiale intense et à des innovations technologiques constantes, l'autofinancement s’illustre comme un levier incontournable.

 

Rester compétitif

 

Tout d'abord, le rythme effréné des innovations technologiques oblige les entreprises à investir continuellement pour rester compétitives. Le financement externe s’avère coûteux en termes d'intérêts ou exige des garanties que toutes les entreprises ne sont pas en mesure de fournir. L'autofinancement, dans ce cas, devient une source privilégiée pour financer ces innovations.

 

Soigner sa notoriété

Ensuite, dans un monde globalisé, la réputation est primordiale. Les entreprises qui démontrent leur capacité à s'autofinancer envoient un signal fort au marché. Leur solidité financière et leur gestion prudente renforcent leur image de marque et leur attractivité auprès des investisseurs et partenaires potentiels.

 

Être flexible

 

De plus, avec les incertitudes géopolitiques et économiques croissantes, disposer d'une réserve d'autofinancement permet aux entreprises d'absorber les chocs économiques sans compromettre leurs opérations. Cela leur confère une souplesse et une adaptabilité qui s'avèrent capitales en période de crise.

 

Et éco-responsable

 

Enfin, le mouvement vers une économie plus durable et respectueuse de l'environnement exige des investissements importants dans des technologies et pratiques vertes. L'autofinancement joue un rôle déterminant pour les entreprises qui souhaitent s'engager dans cette voie. Elle leur fournit les moyens de financer des projets écologiques sans dépendre de sources externes.

 

L'autofinancement est un levier puissant pour les entreprises modernes. Il leur offre la flexibilité nécessaire pour soutenir leurs ambitions de croissance et d'innovation.

 

L'importance stratégique de l'autofinancement

 

Entre la prise de décision d'investir et le choix du mode de financement, l'autofinancement se pose comme une alternative stratégique. Elle allie à la fois autonomie financière et preuve de robustesse face aux aléas économiques.

 

Un outil de gestion pour la stabilité financière

 

L'autofinancement est considéré comme une bouée de sauvetage pour les entreprises, surtout pendant les périodes économiques difficiles. En n'étant pas dépendante des ressources extérieures, une entreprise a une plus grande marge de manœuvre et s'avère plus résiliente face aux fluctuations du marché. Elle dispose d'un tampon financier pour pallier les déficits temporaires.

 

L'autofinancement comme gage de confiance

 

Avoir la capacité de financer ses propres projets est souvent perçu positivement par les parties prenantes de l'entreprise, qu'il s'agisse de fournisseurs, de clients ou même d'employés. Cela témoigne d'une gestion saine et d'une capacité à générer des bénéfices régulièrement. C'est également un signe positif pour les investisseurs potentiels qui peuvent y voir une entreprise moins risquée.

 

Le rôle de l'autofinancement dans la prise de décision

 

Choisir entre autofinancement et financement externe est une décision majeure pour tout dirigeant d'entreprise. Cette décision doit être prise en tenant compte :

 

  • Des finances actuelles de l'entreprise ;
  • De ses perspectives futures ;
  • De ses objectifs à long terme ;
  • Et de la nature des projets qu'elle envisage de financer. 

 

L'autofinancement donne à une entreprise la liberté de décider de ses priorités sans la contrainte d'obligations envers des créanciers ou des investisseurs externes.

 

Comment l’autofinancement d’une entreprise se calcule-t-il ?

 

 

Pour connaître son autofinancement, l’entreprise doit en premier lieu estimer sa capacité d’autofinancement (CAF). C’est un calcul annuel, puisqu’il dépend du résultat. C’est donc au moment de la clôture des comptes qu’elle peut ainsi évaluer sa CAF.

 

 

Comment calculer la capacité d’autofinancement d’une entreprise ?

 

 

La CAF est un calcul à faire tous les ans. Il se réalise à partir de l’excédent brut d’exploitation (EBE) ou du bénéfice net de l’entreprise. Plusieurs formules sont utilisées.

 

  • Le calcul de la capacité d’autofinancement à partir du résultat de l’entreprise

 

La formule est la suivante : 

 

CAF = Résultat net comptable + charges non décaissables (dépréciations, provisions, dotations aux investissements) – produits non encaissables (dépréciations, provisions, reprises sur amortissements) – quote-part des subventions d’investissement virée au résultat + valeur nette comptable d’éléments d’actifs cédés – produits de cessions d’éléments d’actifs.

 

  • Le calcul de la capacité d’autofinancement à partir de l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation)

 

Cette formule à partir de l’EBE est un solde de gestion intermédiaire :

 

CAF = EBE + autres produits d’exploitation encaissables – autres charges d’exploitation décaissables + produits financiers encaissables – charges financières décaissables + produits exceptionnels encaissables (sauf produits des cessions d’éléments d’actifs).

 

  • Le calcul de la capacité d’autofinancement nette 

 

Dans cette formule, il ne faut pas prendre en compte le montant de capital des emprunts :  

 

CAF nette = CAF – Remboursement du capital des emprunts.

 

 

Le calcul de l’autofinancement des entreprises

 

 

L’autofinancement est une part de la CAF. En effet, les dividendes qui sont à verser sont déduits.

 

La formule est la suivante : Autofinancement = CAF – dividendes

 

 

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Bon à savoir

L’entreprise peut calculer son taux d’autofinancement. La formule est la suivante : Taux d’autofinancement = EBE - charges décaissées

 

 

Comment interpréter les résultats de la capacité d’autofinancement d’une entreprise ?

 

 

Il est important d’évaluer la capacité d’une entreprise à s’autofinancer. Sa gestion implique de maîtriser sa trésorerie. La capacité d’autofinancement (CAF) est un indicateur essentiel. En effet, une entreprise incapable de s’autofinancer montre ainsi que les ressources ne couvrent pas le cycle d’exploitation. Elle devra donc s’endetter pour tenter de dégager une rentabilité.

 

La CAF témoigne de la capacité d’une entreprise à investir, épargner, distribuer des dividendes aux associés et aux actionnaires et à rembourser ses crédits, etc. Une capacité d’autofinancement aura toujours un impact positif.

 

 

Les avantages et les inconvénients de l’autofinancement pour une entreprise

 

 

L’autofinancement présente un certain nombre d’atouts pour l’entreprise. Cependant, elle peut aussi avoir des inconvénients.

 

 

Les avantages de l’autofinancement pour les entreprises

 

 

L’autofinancement est le signe d’une santé financière correcte, puisque l’entreprise n’est pas dépendante de financements extérieurs. Elle limite ainsi son endettement. Par ailleurs, les dirigeants sont libres dans la gestion de la société et n’ont de comptes à rendre qu’aux associés et aux actionnaires. 

 

En effet, grâce à l’autofinancement l’entreprise peut : 

  • Financer ses investissements ;
  • Devenir autonome vis-à-vis des tiers ;
  • Réduire le risque de l’entreprise ;
  • Diminuer son endettement, etc.

 

 

Les inconvénients de l’autofinancement pour une entreprise

 

 

La capacité de l’entreprise à s’autofinancer ne couvre pas toujours la totalité des investissements. Ils peuvent représenter un montant trop important par rapport aux souhaits de développement. Au prétexte de s’autofinancer, l’entreprise peut avoir tendance à ne pas réaliser des investissements suffisants pour sa croissance. 

 

Par ailleurs, cela peut avoir un effet pervers. L’entreprise peut perdre l’équilibre financier qu’elle avait réussi à atteindre en fragilisant sa trésorerie. En cas d’imprévu, elle ne pourra pas nécessairement y faire face à cause de ses ressources devenues faibles.

 

Enfin, du point de vue fiscal, l’autofinancement ne présente pas un grand intérêt. En effet, les intérêts d’emprunt sont déductibles, ce qui peut être plus avantageux.

 

 

Investissement d’une entreprise : faut-il choisir l’autofinancement ou l’endettement ?

 

 

Lorsqu’une entreprise investit, elle doit donc se décider entre un autofinancement et solliciter un prêt bancaire. 

 

Ainsi, les associés ou les actionnaires attendent un retour de leurs investissements et une distribution des dividendes de l’entreprise. Cela n’est pas envisageable lorsque l’autofinancement est trop important.

 

Faire un crédit pour une entreprise peut avoir un effet positif sur sa rentabilité. C’est le cas lorsque la rentabilité des investissements est supérieure à celle du coût du prêt. Il est d’ailleurs conseillé d’avoir recours à l’emprunt bancaire pour des investissements à long terme. L’autofinancement servira à financer les projets à court terme.

 

Le dirigeant doit prendre en compte ces éléments pour choisir entre s’autofinancer et souscrire un prêt bancaire :

  • L’autofinancement renvoie une image positive, mais il peut aussi être le signe d’investissements insuffisants ou inexistants.
  • Cette pratique peut fragiliser la trésorerie de l’entreprise en cas d’imprévu et donc sa rentabilité.
  • Faire ses calculs : s’endetter peut-être plus intéressant. Il doit apprécier le coût du crédit, à la rentabilité de l’investissement et à la fiscalité.



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Yannick Agbohoun

Yannick Agbohoun

Actuellement Responsable Comptable chez Mooncard, Yannick Agbohoun a été l’un des premiers employés de cette entreprise. Il possède une grande expertise dans la gestion de défis complexes en matière de comptabilité et de finance.